[Aïgor] SITCOM

Assis dans l'antichambre du SITCOM (Syndicat InTernational des COachs de Midinettes), Aïgor n'en menait pas large. Mais que diable lui reprochait-on pour qu'on le convoque ainsi au siège central ? Sans doute pas ses résultats très moyens en Ligue, depuis le temps qu'il était syndiqué il avait fait bien pire sans que jamais on lui reproche quoi que ce soit. Non, ça devait être bien plus grave…
“Pourvu que ce ne soit pas pour mes notes de frais !” se dit-il avec désespoir. Faut dire qu'il n'y était pas allé de main morte lors de son dernier déplacement dans les Îles du Nord, avec ses Bobcats. Sa note du Carleton de l'Île frisait l'indécence, et un comptable scrupuleux avait du tiquer en voyant passer les factures établies par son ami Dodo la Saumure au noms de Zaïa la Goulue, Nini l'Ogresse ou encore Olga la Dominatrice. Ou pire encore, se pouvait-il que ce soit cette histoire du Saufitelle de Gisoreux, avec la femme de ménage, qui remonte à la surface ? À cette idée, son corps se couvrit d'une sueur froide ; les bretonniens ne plaisantaient pas avec ces histoires là, et on avait vu des coachs décapités en place publique pour moins que ça…

Ses pensées morbides furent interrompues par l'arrivée soudaine d'un huissier, qui sans mot dire lui intima l'ordre de le suivre. Au fur et à mesure qu'ils franchissaient chambres et antichambres, l'étonnement d'Aïgor allait en croissant ; loin de ressembler aux locaux syndicaux auxquels il était habitué (moquettes élimées, murs tachés et odeur de tabac froid persistante), les salles qu'il traversait étaient de plus en plus luxueuses. Celle dans laquelle ils arrivèrent finalement était somptueuse, et, hormis un discret logo perdu au milieu des dorures de la porte devant laquelle ils stationnèrent, plus rien n'évoquait le syndicat prolétarien attaché à la défense du monde ouvrier :

L'huissier frappa quelques coups discrets sur la porte, entrebâilla la porte pour annoncer leur venue, puis s'effaça pour laisser entrer Aïgor. Ce dernier n'en cru pas ses yeux. Devant lui se tenaient les quatre fameux gobelins fondateurs du syndicat, il y a plus de cinquante ans : John Lenine, Paul Marx Cartney, Georges Stalinson et Mao Starr ! Plus personne ne les avaient vu depuis des années, certains allaient même jusqu'à laisser entendre que Lenine et Stalinson étaient morts (mais jamais ouvertement, les gardiens du dogme étant toujours près à tabasser ce qui mettaient en doute le Crédo officiel). Depuis qu'il était syndiqué, Aïgor avait très souvent défilé derrière des bannières reproduisant leur profil si caractéristique, mais jamais encore il n'avait eu l'occasion de rencontrer l'un d'eux.
Intimidé, il s'assis dans le confortable fauteuil que lui indiquait l'huissier et attendit qu'on veuille bien s'adresser à lui. Sur un signe de John Lenine, l'huissier lui offrit un des fameux et si rares cigare de Bucca, ainsi qu'un verre de la meilleure Vodka de Kislev, puis Paul Marx Cartney s'adressa à lui :

– Alors camarade Aïgor, que penses-tu de cette nouvelle organisation de la ligue pour la prochaine saison ?

– Euh…, et bien…, ça m'a l'air pas mal du tout. Il va y avoir des tournois pour tous les niveaux, des tournois annexes aux formes variées, de nouvelles récompenses…

– Et encore ? demanda Georges Stalinson tout en tapotant d'un air distrait son sous-main en pur cuir de Kroxigor avec son stylo Mont-Blanc en or massif.

– Ah oui, un truc sympa, on va pouvoir avoir des sponsors pour soutenir nos équipes…

– Justement ! se mit soudain à hurler Mao Starr. Justement ! Des sponsors PRIVÉS, qui refusent de subventionner les organisations syndicales, qui sont pourtant les seules à défendre les intérêts des joueuses et des joueurs issus de la classe ouvrière ! Et tu trouves ça “sympa” camarade ?

– Ah mais non ! J'allais justement ajouter que moi je trouvais ça scandaleux et que j'allais refuser que mes équipes soient sponsorisées, je vous le jure !

– Et tu nous montres là que tu n'as rien compris, camarade Aïgor, intervint Paul Marx Cartney d'un ton apaisant. Au contraire, il faut que tu trouves un maximum de sponsors, mais qu'ensuite tu remettes cet argent au syndicat pour financer la Révolution Prolétarienne qui un jour mettra à terre la bande des Quatre (Dratshaj, Ralaht, Pluop et Naidisbo) et portera au pouvoir les véritables représentants de la Classe Ouvrière, c'est à dire nous.

– Mais cela ne sera pas suffisant, ajouta John Lenine, car de trop nombreux coachs se sont vendus au Patronat. Vois donc ce que sont devenus Molruk, jadis leader étudiant, ou Ogognoz, ancien éditorialiste de la Pravda ; ils sont désormais des larbins zélés du pouvoir oppresseur et participent à cette nouvelle organisation capitalistique de la ligue.
Et c'est pourquoi nous t'avons fait venir : tu vas inscrire une nouvelle équipe, mais une fois sur le terrain, tes joueurs organiseront “spontanément” une manifestation de protestation contre les dirigeants de la Ligue. Avec les audiences promises, nos revendications légitimes vont faire un tabac ! Si les joueurs d'en face soutiennent notre lutte et versent leur obole au syndicat, très bien, mais sinon, ma foi, ce sera à tes joueurs de leur faire entendre raison, si tu vois ce que je veux dire…

– Oh oui je vois bien, barres de fer et cocktails molotov, comme au bon vieux temps. Mais si ça tourne à la castagne, ça va peut-être être dur de gagner le match.

– Franchement camarade, tu crois vraiment que si c'était pour gagner des matchs, nous aurions fait appel à toi ? Allez, suis-nous sur le terrain d'entraînement, qu'on te présente ta nouvelle équipe.

Curieusement, alors qu'Aïgor s'attendait à sortir de la luxueuse pyramide de verre de trente étages qu'occupaient les locaux du syndicat, les quatre gobelins qui le guidaient s'enfonçaient toujours plus profondément dans les entrailles du bâtiment. Il estima bientôt être au niveau des fondations, et pourtant ils descendaient encore. Le couloir qu'ils suivaient paraissait maintenant d'une très grande ancienneté, de même que la crypte dans laquelle ils débouchèrent finalement. Là les attendait un nécromant, qui s'empressa de s'incliner devant les quatre leaders syndicaux :

– J'ai accompli la tâche que vous m'aviez confiée, Maîtres, j'ai réveillé les Grands Anciens.

Aïgor ne pu s'empêcher de frissonner à l'énoncé de ce qualificatif, qui évoquait en lui de vagues souvenirs terrifiants, sans qu'il puisse se rappeler avec précision pourquoi.

– C'est parfait, tu peux disposer. Voici donc ta nouvelle équipe, camarade Aïgor. Tu ne seras pas déçu, nous t'avons ramené à la vie les champions de la Contestation, l'élite de la révolte urbaine, les glorieux guerriers de l'an 68, voit !

• Le Service d'Ordre. (Derridada, Faucoult, LeDeuze, Dourbieu)

Fer de lance de la manifestation, ces quatre là auront pour tâche d'empêcher tout élément incontrôlé d'approcher du leader syndical, de faire le ménage à l'avant du cortège, et accessoirement de filer un coup de main au casseur.

• Le leader syndical. (Caune Bendite)

Le chef de la manifestation. C'est lui qui sera chargé du porte-voix et qui aura pour tâche de l'amener jusqu'au point de dispersion.

• Le casseur. (Cricrivine, dit cri-cri)

Véritable électron libre, il aura pour tâche, en marge du cortège, de faire régner la terreur au sein des contre-révolutionnaires.

– Euh… oui d'accord, mais vous savez, une équipe de BloodBowl, c'est 11 joueurs, or là vous ne m'en avez présenté que 6…

– Oh pour compléter l'équipe, ne t'inquiète pas, camarade, des types prêts à battre le pavé et à prendre des coups à la place de tes vrais joueurs, ça ne manque pas parmi nos adhérents. N'hésite pas à les exposer, on peut t'en fournir autant qu'il faudra !
Et maintenant, levons tous le poing, et chantons tous l'hymne de notre mouvement, le tube de notre premier album. La révolution est en marche !

Logo :



Composition de l'équipe à sa création



Capitaine de l'équipe : Cricrivine

J'ai adoré cette présentation !
Qu'ils distribuent des gnons à tout va !

Splendide présentation Aigor

ca va changer de style de jeu ,fini les equives et le coté sexy .

D apres des rumeurs Il semble que tu te balade la nuit au bois de Boule Ogre

sinon Kien arrive avec ses FOs , ca va etre difficile de l ouvrir et de faire des reformes pour l'administration avec ses 2 equipes

Excellent comme d'hab.

top moumoute !!!

vive le KGB !!!

A mort les subversif!!! (ah non c'est déjà fait.....)

Bon courage en tout cas avec ces momies poliopathe^^

Bilan de la saisons SP 13 : on est les champions !

– Alors monsieur Aïgor, vous devez être un coach heureux en cette fin de saison. Un titre plutôt inespéré, non ?

– Je dirais plutôt au contraire, c'est plutôt inespéré ce qui nous arrive. En début de saison j'avais même affirmé que notre objectif c'était le maintient, c'est dire !

– Une saison qui a débuté en fanfare, avec un nul contre les Vanyars et une victoire face aux Darkside Magic.

– Oui, débuter par deux matchs contre les deux équipes qui étaient mes favorites en début de saison, c'étais pas évident. On a vécu le nul contre les haut-elfes presque comme une victoire tant leur domination avait été écrasante la saison dernière. Et puis, sept blessures lors de ce match, ça met en confiance pour la suite ! On a eu la confirmation que cette saison serait peut-être la bonne lors du match contre des Darkside ; contre eux on a multiplié les pièges à Kien, et ça a marché à tous les coups ! C'était clair, on avait la baraka.

– S'en suit une succession de trois victoires nettes contre les Amazons, les Victoria Angels et le Stade Chaosien.

– Ah ah, j'en ris encore ! Contre ces trois équipes disons … efféminées, c'était pas la manif pour tous, c'était les baffes pour tous ! Le match le plus jouissif, ça a certainement été contre les humains ; on débute par un blitz en notre faveur et des sorties en veux-tu en voila. En quatre tours le match était plié et le reste n'a été qu'un long calvaire pour mon adversaire. On s'est pas mal régalé aussi contre les elfes noirs, manifester les seins nus avec des trucs écrits dessus, ça empêche pas de prendre des coups ! Quant au troisième match, ben, des chaotiques qui jouent en rose, ça reste des quand même des chaotiques et le service d'ordre nous a donné plus de fil à retordre, mais heureusement, on pouvait compter sur Chad (du temps de son vivant) pour foirer les actions décisives.

– Vient ensuite votre match contre votre grand concurrent cette saison, Operation Horned Baffe…

– Oui, jusqu'à ce match je m'étais surtout concentré sur les résultats des Vanyars et des Darkside, et voila que je me rend compte que l'équipe de monsieur Zoïd me talonne aussi au classement ! Bref, le match à ne pas perdre, et que bien évidemment on a perdu. Et qui plus est, on a salement dérouillé pour la première fois cette saison. Ça a induit de très gros doutes dans l'équipe ; après ce match on pensait que la victoire finale n'allait pas échapper à ces monstres. Heureusement qu'au tour suivant il y a eu la divine surprise de la victoire des Victoria's angels contre eux !

– Alors que de votre côté vous réalisiez un sans faute contre les champions en titre, les Arts scéniques.

– Exactement, ça a été un grand match pour l'équipe, tendu jusqu'au dernier tour, où la moindre erreur aurait pu être fatale. Une victoire qu'on a obtenu à l'arrachée, peut-être celle qui nous a fait le plus plaisir.

– La journée suivante, pourtant, ne restera pas dans les mémoires.

– De notre côté certainement pas. Nous n'avons pas très bien joué contre les Apostats de Nuffle, il faut le reconnaître, et notre victoire tient autant à la chance qu'à notre domination physique. Et comme de leur côté les hommes de monsieur Zoïd ont aussi gagné leur match, le classement est resté identique : un point d'avance pour nous, les autres équipes étant hors-jeu. Voila de quoi alimenter un sacré suspens pour la dernière journée.

– Sauf que la dernière journée n'aura pas tenu ses promesses, avec les deux équipes leader qui perdent ! Comme fin en apothéose, on a connu mieux.

– Et ouais, mais on s'en fiche, on est champions quand même ! Cela dit, on est bien content que les Believe In The Old Songs mettent la clé sous la porte, car nos deux rencontres contre cette équipe se sont à chaque fois soldées par de cuisantes défaites. 1-0 au score final, ça peut paraître un score étriqué, mais sur le terrain, on a sacrément souffert, et la fin du match n'a été qu'un long chemin de croix. On sera éternellement reconnaissant aux Vanyars d'avoir assuré le coup contre les Horned Baffes, ce qui nous a assuré la première place. Peut-être même (je dis bien peut-être) qu'on essayera d'être moins violent la prochaine fois qu'on les rencontrera !